« Le cerveau on s’en sert ou on le perd. »

Marian DIAMOND

Les cinq besoins fondamentaux habituellement identifiés:

  1. Absence de douleur, lésion ou maladie.
  2. Absence de stress climatique ou physique.
  3. Absence de faim, de soif ou de malnutrition.
  4. Absence de peur et de détresse.
  5. Possibilité d’exprimer des comportements normaux, propres à chaque espèce.

Différents organismes, officiels ou militants, argumentent autour de ces cinq points. De nombreux sites sont consultables dont :

Qu’est-ce que le bien être animal? (site du CIWF)

Bien être animal, contexte juridique et sociétal (Site du ministère de l’agriculture)

A noter que la réflexion se nourrit essentiellement des dérives de l’élevage industriel dont les chiens familiers devraient être épargnés dans notre pays. D’autant que leur production restait essentiellement familiale. L’intégration sociétale de cet élevage tend cependant à reculer devant le lobbying agricole qui en revendique la maitrise, avec ses dérives productivistes potentielles.

Par ailleurs, l’absence de maltraitance ne peut, pour autant, être synonyme de bien-être.

Le Bien-être de nos chiens

Parler de bien-être du chien dans un contexte où l’enjeu est de faire vivre la complicité millénaire entre l’Homme et le chien peut paraitre redondant… Cependant le bien-être est un concept relatif à la conscience que l’on s’en fait, au temps qui passe et aux moyens accessibles. Il est aussi empreint de l’affect du parleur. Dans nos pays développés, le savoir et la conscience évoluent sans cesse. En cette période de surchauffe planétaire, la question de la place du chien se pose : un chien des pays riches pèse le poids écologique d’un homme des pays pauvres.

Par ailleurs, le chien standard n’existe pas, ce serait  un chien virtuel à valeur de référence pour apprécier les autres, en plus ou en moins, selon le critère retenu. Chaque individu mérite un regard personnalisé.

Comment appréhender le bien-être de nos chiens ?

Cette question devient incontournable avec les avancées des outils d’investigation du cerveau qui viennent objectiver la conscience, l’intelligence, la sensibilité, les envies, à des degrés divers, communes au règne animal comme à l’Homme. Les dosages hormonaux confirment cette universalité.

L’éthologie devance ces recherches et apporte régulièrement son lot d’interpellations où l’anthropomorphisme n’est plus exclu. 

Un auteur majeur, Frans De Waal, vulgarise de manière magistrale cette approche qui interpelle l’opinion publique sur les relations Homme/Animal : Nos cerveaux sont homologues, adaptés à nos corps, dans nos milieux de prédilection : Ce qui confère à chaque espèce une relation propre et une appréhension originale de son environnement. Mais l’intelligence et les émotions demeurent.

Toute organisation qui valorise cette relation H/A, se trouve à devoir justifier du respect de la qualité de vie de ses chiens. C’est incontournable et c’est tant mieux !

Nous devons donc nous atteler à revisiter nos façons de faire, nos comportements, à l’aune des progrès de la compréhension animale : Ainsi, à la différence de leur maître, nos chiens sont des prédateurs quadrupèdes. Ils sont adaptés par leur origine phylogénétique à la vie en plein air et par la domestication dépendent  de l’Homme.

La domestication :

Sans parler de la sélection de gènes délétères (objectivée depuis peu et sitôt condamnée), la sélection par l’Homme a conduit à des spécificités raciales adaptées à certaines utilisations dans des milieux précis. Ainsi, imposer à un Pointer, un Husky, ou un Border Collie une vie en appartement citadin ressemble fort à de la maltraitance. Le choix de la race, de la lignée, des géniteurs, devient donc crucial pour chacun. Cette approche légitime notre association, comme tous les élevages dédiés à l’utilisation : produire des chiens heureux de faire ce que l’on attend d’eux… d’où l’impérieuse nécessité de choisir avec circonspection les parents de nos chiots.

Le suivi vétérinaire

Tous nos chiots sont identifiés et vaccinés à un âge supérieur ou égal à 8 semaines et contrôlés par un vétérinaire. En bon éleveur, nous offrons à nos chiots le maximum d’expériences : nuit en parc intérieur, journée à l’extérieur, sorties en automobile, promenades dans la nature, forêt et ruisseau… Et ce, bien avant leur vaccination : un chiot risque beaucoup plus d’un déficit cognitif par manque de stimulation que de tomber malade !

Une bonne éducation :

Nos chiens sont amenés à vivre en milieu fortement anthropisé, avec des risques pour lesquels la sélection n’a pas eu de poids : l’appartement, la ville, la voiture… une cohabitation harmonieuse passe donc par une éducation rigoureuse. Le chien familier, animal sensible, trouvera son équilibre et sa qualité de vie dans la relation quotidienne avec son maître et dans des espaces aménagés à sa destination (parc, lieu de promenade, club canin…).

Le cursus d’un chien peut se décomposer en 3 phases qui se chevauchent dans le temps mais se suivent quant aux objectifs :

  1. La sociabilisation qui peut débuter avant la naissance et tend vers la finalité après la puberté ; elle doit apporter au chien une intégration dans son environnement, une sérénité, qui lui permette d’être « bien dans sa tête » et disponible.
  2. L’éducation qui peut débuter chez l’éleveur et doit être bien avancée au moment de la valorisation du chien. Elle doit conduire à un chien acceptable par son entourage humain : respect des personnes, des espaces, des règles de vie conjointe…ne pas sauter, ne pas voler…. Le respect, le rappel, la marche au pied et l’attente sont 4 incontournables à l’insertion du chien dans nos activités. Une bonne éducation garantit la sécurité de l’animal et évite de lui fermer bien des portes.
  3. La spécialisation débute dans la famille d’adoption et conduit à l’utilisation. Elle répond au cahier des charges de chaque spécialité. La communauté d’utilisateurs concernés est alors la meilleure référence pour progresser.

La formation d’un chiot impose une préméditation rigoureuse et transmissible : Permettre des comportements (canapé, poubelle…) qui devront être « gommés » engendre une atteinte au bien-être du chien par les conflits inhérents à leur interdiction. L’anticipation est de règle : chaque comportement inapproprié doit préalablement être défini, empêché et, enfin seulement, interdit. Eduquer, c’est prévoir !

L’alimentation

Le rapport à la nourriture mérite aussi attention. Certaines lignées portent un gène muté (d’insatiabilité) qui nécessite, pour que le chien conserve un poids compatible avec sa santé, de le restreindre en croquettes… l’éducateur est alors confronté à une excitabilité accrue, au vol sur table, éventuellement coprophagie, pica, fugue… autant de zones de friction dans une éducation qui se voudrait non contraignante. Un autre débat persiste sur l’heure du ou des repas. Tout chien est prêt à se gaver si la ressource le permet, et ce, d’autant que la nourriture est contingentée, que le repas est ritualisé et/ou que l’environnement est pauvre. Pour être « en forme », un chien doit être sec. Pour être disponible, le cerveau ne doit pas être repu. On peut retenir que le repas du soir reste la règle, agrémenté de quelques récompenses aléatoires durant la journée. Un repas majeur pris lentement (croquettes éparpillées) amène au sentiment agréable de prise en charge active des besoins, puis à la satiété, puis enfin au repos utile à la digestion. Pour certaines lignées « sages », la nourriture peut être mise à disposition permanente, d’autant plus facilement que le chien est mobilisé par une activité le comblant et qu’il a le plaisir régulier de manger de la  viande fraiche. C’est ce que nous conseillons.

Malheureusement, l’obésité frappe la population de chiens des pays riches, au point que lui sont développées des croquettes de régime… L’obésité relève de la maltraitance alors que la faim apporte le plaisir de la satisfaire.

La sexualité

Une contrainte naturelle : le besoin de se reproduire. Tout vertébré est conçu pour cela, même au péril de sa vie. Les contraintes de notre univers ne permettent pas de laisser libre cours à cette pulsion biologique. Les lignées à la libido la plus réservée ne sont pas vraiment valorisées sur le plan génétique, voire même quelque fois bannies du pool reproducteur (antagonisme d’objectifs) ! Nous sommes vigilants à utiliser les reproducteurs les plus modérés.

La prédation

L’instinct de prédation est une caractéristique des prédateurs, donc du chien. Toute fuite déclenche une réaction de poursuite. Cependant, certaines lignées ont été élevées pour leur capacité à contrôler cette pulsion, en particulier chez les Retrievers ou les Bergers. Comme abandonner le chien à côté d’un saucisson sur la table basse ou la nuit près du canapé, il est essentiel de prévenir pour ne pas avoir à guérir. Un chien qui a capturé une proie sera motivé à vie. Il faut donc anticiper en empêchant, puis habituer et enfin interdire.

Le travail

Le travail est un espace de participation interactive qui permet l’épanouissement. Il ne devient délétère que s’il ne respecte pas des règles de durée, de fatigue, d’environnement, de récompense… comme pour le cheval ou l’Homme !

Le bonheur

S’il est difficile de parler « bonheur » au nom d’autres, c’est qu’il répond à des sentiments opposés comme sécurité/aventure, tranquillité/activité, intimité/relations sociale, satiété/légèreté… Être bien est un équilibre instable qui oscille entre ces besoins antagonistes, qui plus est, fluctuant selon le passé des individus et les plaisirs accessibles. Le principe de précaution propose donc une insertion dans un milieu varié et variable, pour des interactions riches et choisies.


Le saviez-vous ?

Avant d’acquérir un animal domestique, la loi vous engage à réfléchir :

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